Chapitre 18
Sébastian sentit brusquement dans son jean le bout d’un doigt dont la peau fraîche lui infligea un tel choc qu’il sursauta, mais Kaderin le retint d’une main ferme, en l’attrapant par les testicules, qu’elle se mit à caresser de l’index. Il s’aperçut alors que ses propres mains s’étaient posées sur les frêles épaules, remontaient le long du cou mince, redescendaient.
Malgré le plaisir qu’il tirait du premier véritable contact à s’offrir à lui depuis une éternité, une pensée lui trottait dans la tête : « Elle a coupé mon jean si facilement que ça ? » Oui, d’un simple geste du doigt. Mais elle ne le couperait certainement pas.
— Il va falloir que tu y ailles, vampire. Ou je vais me débrouiller pour que ta belle voix grave passe à l’aigu.
— Vas-y.
Il était encore sous le choc après avoir entrevu ses seins. Quant à la manière dont elle s’était penchée…
Dieu tout-puissant, il avait dû faire appel à toute sa maîtrise de lui-même pour ne pas se jeter sur elle en l’attrapant par les hanches. Et voilà que maintenant…
— Vas-y, ou habitue-toi à l’idée que je vais te traîner autour.
— Je ne vois vraiment pas ce qui peut bien te faire croire que c’est toi qui vas décider des termes de l’alternative. Je pourrais introduire une nouvelle variable dans l’équation.
La petite sorcière continuait à le caresser, en voyant à travers tout son corps des vagues de plaisir. Son esprit s’obscurcit – comme elle s’y attendait certainement.
Lorsqu’elle retira enfin la main, il secoua violemment la tête.
— Nous sommes dans une impasse. Je ne veux pas m’en aller, et tu ne veux pas que je reste. Alors, j’ai une proposition à te faire.
Elle bâilla.
— Je suis tout ouïe.
— Tu me prends pour un débutant à l’épée… Je te propose un concours qui déterminera lequel de nous deux est le meilleur. Le vainqueur sera le premier à toucher trois fois. Si c’est moi, je veux que tu m’accordes ton temps jusqu’à l’aube et que tu répondes à mes questions… en toute honnêteté.
— Il est interdit de parler du Mythos à quelqu’un comme toi.
— Je n’ai pas l’impression que tu sois du genre à te soumettre aux interdits.
— Si. Quand c’est moi qui les établis.
Cette déclaration intrigua Sébastian. De quelle puissance Kaderin disposait-elle au juste ? Toutes les autres créatures de son monde avaient-elles peur d’elle ?
— Et moi, qu’est-ce que je gagnerai à te battre ? ajouta-t-elle.
— Je te laisserai dormir tranquille et faire de beaux rêves avec ton épée.
— Les mots « doigts » et « nez » me viennent spontanément à l’esprit… mais d’accord.
Elle lui lança son épée puis ramassa la sienne, à qui elle fit décrire d’un mouvement souple du poignet un cercle silencieux.
— Tu pars dès que j’ai gagné.
Il dégaina.
— Je doute que…
L’attaque fut d’une rapidité aveuglante, au point qu’il eut juste le temps de lever son arme. Lorsque la jeune femme porta un deuxième coup, les lames s’entrechoquèrent bruyamment. Sébastian fit de son mieux pour éviter de blesser son adversaire, dont l’épée, dépourvue de garde protectrice, ne convenait guère à un combat rapproché : s’il ne maîtrisait pas ses parades, Kaderin y perdrait les doigts.
Jusqu’ici, il s’était bien débrouillé, mais si jamais elle se tournait du mauvais côté… Je ne peux pas prendre le risque.
Elle lui piqua le torse.
— Touché.
Sa voix trahissait la suffisance.
Il retint un sourire. Le duel reprit. Elle était étonnamment bonne. Indéchiffrable. Pas moyen de deviner son prochain mouvement, aucun signe de faiblesse. Il n’aurait jamais cru une femme capable de le tenir en alerte.
Et il adorait ça. Il était fier d’elle.
— Tu as dû t’entraîner des années.
— Tu n’as pas idée… acquiesça-t-elle d’une voix traînante.
Soudain, elle disparut… tandis que son épée se retrouvait manifestement dans le dos de Sébastian, puisqu’elle lui piquait la peau à la base de la colonne vertébrale.
Seigneur Dieu… du vrai vif-argent.
— Ça s’appelle la rapidité, vampire, murmura-t-elle derrière lui.
Le sang coulait. Il serra les dents.
— Tu frappes par-derrière ? Ce n’est pas digne d’une femme d’honneur.
Il était déçu. Lui qui croyait avoir trouvé avec elle un terrain d’entente…
Lorsqu’elle passa de nouveau devant lui, il comprit qu’il devait maintenant faire preuve du plus grand sérieux pour s’attirer son respect… alors qu’elle traitait par le mépris les qualités qu’il avait toujours crues chères aux femmes. La courtoisie, par exemple, n’avait réussi à son soupirant ni au temple ni au bout du monde.
— L’honneur mène à la mort, riposta-t-elle.
Ils se mirent à tourner l’un autour de l’autre. Les pieds nus de Kaderin ne produisaient pas un bruit sur le carrelage ; son ample short de soie offrait à Sébastian des visions affolantes. Il n’avait absolument aucune envie de la combattre.
— Je me suis aperçue que l’honneur et la survie étaient des notions incompatibles dans le Mythos.
— Tu es blasée. Beaucoup trop pour quelqu’un d’aussi jeune.
— Parce que tu me crois jeune ? s’amusa-t-elle.
Lui qui avait des siècles s’était souvent senti vieux, avant leur rencontre. Quant à elle… son énergie et ses traits d’adolescente donnaient la nette impression qu’elle n’avait guère plus de vingt ans.
— Je sais que tu as déjà participé à une Quête. Tu as donc deux cent cinquante ans au moins. Mais plus… enfin, beaucoup plus, ça m’étonnerait.
— Et si je te disais que je suis très, très âgée ? Cela tempérerait-il ton enthousiasme d’apprendre que les étoiles ne sont plus les même aujourd’hui que quand j’étais enfant ?
Il faillit relâcher sa garde pour réfléchir à ce que venait de lui apprendre la voix chantante de l’adversaire…
Laquelle para son coup, une fois de plus, en se précipitant dans son dos. Il pivota juste à temps.
— Je ne suis pas aussi rapide que toi, à moins de glisser. Ça m’a toujours semblé une tactique de lâche, mais puisque ce genre de choses ne te pose pas de problème…
Il se téléporta juste derrière elle et lui frappa les fesses du plat de la lame.
— Touché. Et il me semble t’avoir mis une fessée.
Arrête de te moquer d’elle. Les épaules de Kaderin se raidirent à l’instant précis où un éclair illumina le ciel nocturne, chassant les ombres de la chambre. L’électricité dont Sébastian avait déjà eu conscience en l’embrassant crépitait dans l’air. Le tonnerre secoua les portes vitrées. Les Valkyries déclenchent la foudre en cas de violente émotion.
— Glisser… fit-elle en pivotant lentement. Merci de m’avoir rappelé ce que tu es.
On aurait dit qu’un barrage avait cédé. Son épée fendit l’air comme une entité distincte d’elle, les éclairs se reflétant sur la lame. Elle tenait son arme d’une manière si négligente, si assurée, que Sébastian en fut littéralement fasciné… à son détriment.
Mais s’il opposait une puissance concentrée à l’habileté et à la technique… Il commença enfin à user de sa force supérieure, mettant toute son énergie physique dans la balance chaque fois qu’ils croisaient le fer. La lame adverse vibrait, oscillait ; Kaderin en était secouée tout entière.
À un moment, il feinta et réussit à la prendre par surprise le temps d’assener un coup particulièrement violent, dans l’espoir de la désarmer et de mettre fin au duel. À sa grande surprise, elle ne lâcha pas son arme… mais elle tituba, comme touchée dans sa chair, tomba sur un genou. La foudre se déchaîna dehors.
Sébastian sentit son cœur s’arrêter de battre.
— Tu n’étais pas censée résister à ça, nom de Dieu !
Il avait passé sa vie à éviter de faire du mal aux femmes, et voilà qu’il frappait sa fiancée aussi brutalement qu’un homme !
— Je n’ai pas l’intention de perdre.
Elle leva les yeux vers lui de derrière ses boucles emmêlées. Des yeux argentés.
— Et je ne peux pas gagner sans arme, hein ?
Toutefois, son instant de faiblesse permit à Sébastian de glisser jusqu’à elle. Il s’obligea à profiter de la situation pour lui poser le plat de l’épée sur l’épaule.
— Touché.
— On n’en a pas terminé…
Elle haletait.
— Je ne voulais pas te faire mal.
— Ça ne fait pas mal longtemps.
Sa nonchalance disparut quand elle se releva d’un bond pour foncer sur lui, une fois de plus. Leurs épées s’entrechoquèrent encore et encore, au rythme des éclairs. Les yeux de Kaderin se mirent à luire dans les courts instants d’obscurité.
Enfin, elle s’écarta en baissant son arme, les sourcils froncés, comme si elle souffrait, hors d’haleine. Les éclairs se succédaient de plus en plus vite.
— Dieux du ciel, Bastian, tu veux vraiment me mettre à genoux ? s’écria-t-elle d’une voix suppliante.
Il hésita, surpris. Avait-il raté un signe quelconque.
Allait-elle accepter qu’il reste ? Les étranges yeux argentés l’imploraient, alors même que le tonnerre explosait, menaçant.
Il se précipita vers elle, se demandant déjà où il l’embrasserait en premier…
La pointe d’acier se planta juste au-dessus de son cœur tandis que les prunelles de Kaderin s’assombrissaient instantanément, glaciales.
— Touché.
Elle joua du poignet pour déchirer la chair, une grimace menaçante aux lèvres.
— J’ai gagné, sangsue.
En voyant son sang couler sur la lame, Sébastian pensa à tous ceux qui avaient versé le leur de la même manière, vaincus par la beauté et la traîtrise de la Valkyrie. Combien de malheureux avaient rendu le dernier souffle, persuadés qu’ils allaient la posséder ? Un mélange explosif de désir insatisfait et de rage, tel qu’il n’en avait jamais connu, l’envahit brusquement.
Avec un grognement de fureur, il jeta son épée de côté en glissant derrière Kaderin puis l’attira brutalement contre lui. Les bras collés au corps, elle poussa un petit cri mais ne se débattit pas lorsqu’il l’embrassa dans le cou à pleine bouche. Sans doute attendait-elle de voir ce qu’il allait faire ensuite.
Parfait. Il fallait qu’elle se rende – de toutes les manières possibles et imaginables, pas seulement en tant que duelliste. Elle était assez proche de lui pour sentir sa verge se presser contre elle, et c’était exactement ce qu’il voulait. La plaquer au matelas sous lui, la dominer. À cette idée, il ne put se retenir de donner un coup de reins contre ses fesses rondes.
Elle prit une brusque inspiration et se pencha en avant, de manière à se coller à lui. Enhardi, il lui passa les doigts sur les seins. Elle frissonna.
Dehors, la tempête se déchaînait, comme pour aiguillonner Sébastian. Il caressa le ventre plat, sous le tee-shirt, remonta jusqu’au soutien-gorge, qu’il souleva sur la poitrine. Kaderin inspira de nouveau bruyamment, mais ne chercha pas à l’arrêter… curieuse de savoir ce qu’il allait faire, il le sentait. Lui aussi se le demandait.
Quand ses mains épousèrent délicatement les seins ronds, il poussa un gémissement de plaisir, puis son souffle se fit haletant tandis qu’il jouait avec les mamelons érigés, délicieux, qui ne demandaient qu’à être sucés. Il les fit rouler entre ses doigts et les pinça longuement, jusqu’à ce qu’ils deviennent très durs, sans doute même douloureux. Les doigts de Kaderin s’affaiblirent ; son épée tomba sur le carrelage.
Ainsi donnait-elle la permission demandée. Sébastian l’embrassa dans le cou en ondulant lentement des hanches contre elle, décidé à lui rendre la monnaie de sa pièce : elle l’avait dépouillé de ses pensées au point que seul subsistait en lui le besoin de la posséder. Il voulait la faire trembler de tout son corps, l’entendre gémir.
Lorsqu’elle leva les bras pour enfouir les doigts dans ses cheveux, il ferma les yeux, en extase, geignant, embrassant, palpant.
Mais quand un spasme plus violent que les autres le secoua – à croire que du feu coulait dans ses veines –, elle se figea.
Il venait de goûter le sang de la jeune femme.
— Bastian… tu m’as… tu m’as mordue ?
Je ne peux pas le nier.
Il frissonnait, ses yeux se révulsaient, ses bras resserraient leur étau autour d’elle. Dans sa frénésie, il lui avait sans le vouloir éraflé la nuque et pris une infime goutte de sang.
Elle le lâcha brusquement puis tira sur ses vêtements pour les rajuster en se débattant de toutes ses forces.
— Je ne l’ai pas fait exprès, parvint-il enfin à balbutier. Ce n’était pas…
Quand il la lâcha à son tour, elle pivota et lui jeta un regard bouleversé, accusateur, plus dévastateur qu’il ne l’aurait jamais imaginé. La souffrance de sa compagne fut très vite balayée par la fureur.
— Tu n’avais pas le droit !
Les portes vitrées de la terrasse s’ouvrirent brusquement ; les embruns de l’océan et la pluie s’engouffrèrent dans la chambre.
— Tu ne m’as pas seulement volé mon sang ! hurla Kaderin, les cheveux emmêlés par le vent.
Elle se laissa tomber à terre pour ramasser son épée, puis se rua sur Sébastian en frappant à l’aveuglette. Il glissa jusqu’à sa propre épée afin de parer le coup ; elle feinta, se contorsionna, lui assena un violent coup où elle mit toute sa force. Il se téléporta à la dernière seconde, car elle l’aurait transpercé de part en part.
— Je suis désolé, dit-il en la quittant.
De retour chez lui, il s’allongea sur son lit, le regard fixé au plafond. Il avait pris le sang de Kaderin, une goutte, pas davantage, mais il en avait tiré un plaisir si profond qu’il en était à jamais transformé, c’était une certitude.
Il aurait préféré rester dans l’ignorance de ce dont il serait désormais privé pour l’éternité.
Elle avait raison : il ne lui avait pas seulement dérobé son sang, mais qu’en savait-elle ? Et que pensait-elle qu’il lui avait volé d’autre ?
Il ne l’avait pas fait exprès… L’excuse était-elle admissible ? En réalité, peu importait : le caractère accidentel d’une offense n’en entraînait que rarement le pardon.
Il avait bu aux veines de la Valkyrie. En véritable vampire. L’avertissement de Murdoch lui revint à l’esprit :
— Boire aux veines de quelqu’un a des effets secondaires dangereux. On risque de devenir malfaisant.
— Ah… et de perdre son âme, peut-être ? avait ironisé Sébastian.
Il ne lui était plus possible d’être un Abstinent, si d’aventure il avait voulu suivre ce chemin…
Des heures durant, il analysa la soirée qu’il venait de vivre. Il s’en rappelait chaque mot, chaque regard ; il cherchait de toutes ses forces à comprendre ce qui s’était passé.
Lorsqu’un sommeil de plomb s’empara enfin de lui, il rêva d’un pays étranger, inondé de pluie.
Le soleil brillait à travers le déluge, répandant la lumière éclatante des contrées nordiques. Kaderin battait des paupières sous l’averse. Il voyait par ses yeux et il avait conscience que la scène se passait à une époque lointaine.
Les Valkyries essayaient de dormir à même le sol, sur une colline. La pente permettait à l’eau et à la boue de s’écouler, ce qui évitait aux guerrières d’être plus trempées que nécessaire. Elles portaient des armures aux plastrons d’or abîmés.
Celui de Kaderin lui meurtrissait les côtes quand elle se couchait sur le dos, et le dessous des seins lorsqu’elle s’allongeait sur le flanc. Les fourmis qui s’étaient glissées sous le métal la piquaient à qui mieux mieux, le sable lui écorchait la peau, mais elle s’efforçait d’oublier ce genre de choses. Ses sœurs et elle n’avaient pas dormi de la semaine, et elles avaient besoin de la protection du soleil contre les vampires qu’elles combattaient chaque nuit.
Lorsqu’elle changea de position, roulant sur le côté, la succion de la boue ralentit son mouvement.
— Je jure devant les dieux que si nous survivons, jamais plus je ne dormirai entravée de cette manière, déclara-t-elle dans une langue inconnue de Sébastian, en tirant sur sa cuirasse.
Il n’aurait pas dû comprendre – ça ressemblait vaguement à un mélange d’anglais et de vieux norrois –, mais il comprit.
— Ne gaspille pas ta salive, Kaderin, lança une jeune femme souriante, qui ressemblait énormément à la mécontente. On sait très bien qu’on ne s’en sortira pas, cette fois-ci.
Quelques autres Valkyries pouffèrent. Kaderin aussi, d’ailleurs… parce que c’était vrai. Que pouvait-on faire d’autre, quand on savait qu’on allait mourir très bientôt ? Le rêve changea, passant à la bataille qu’elles attendaient toutes. Sébastian en avait vécu beaucoup, mais jamais d’aussi horribles. La foudre illuminait la nuit, où se mêlaient le fracas du métal, les hurlements et les coups de tonnerre assourdissants. Les vampires décapitaient à tour de bras des Valkyries à l’allure d’adolescentes.
Kaderin affrontait trois sangsues à la fois sans parvenir à briser le cercle, lorsque, tout près de là, un autre monstre souleva sa frêle adversaire puis l’abattit brusquement sur son genou pour lui briser la colonne vertébrale. Les os de la malheureuse se rompirent avec un craquement parfaitement audible.
Kaderin, impuissante, vit du coin de l’œil le vampire se pencher vers le cou fragile de sa proie puis le déchiqueter en relevant la tête d’un coup sec. À l’instant même où elle passait un ennemi au fil de l’épée, la créature accroupie releva les yeux et lui sourit, la bouche pleine de chair, ruisselante de sang.
Sébastian se réveilla en sursaut. Il regarda autour de lui, égaré, surpris de ne pas se trouver sur le champ de bataille. Le rêve avait été tellement réaliste. Il avait entendu le cœur de Kaderin lui battre aux oreilles, il avait vécu sa fureur, il avait senti le sang brûlant du monstre à la jugulaire tranchée l’asperger. Elle en avait eu jusque dans les yeux, sa vision s’en était brouillée.
Comment se faisait-il qu’il vît des choses pareilles avec une telle clarté ? Se pouvait-il qu’elle les ait réellement vécues ? « Tu ne m’as pas seulement volé mon sang ! » lui avait-elle dit. Sans doute pensait-elle à ces rêves, qui reflétaient exactement la réalité. Il ne savait pas à quoi ça tenait, mais il avait de toute évidence expérimenté… ses souvenirs à elle.
Son manque d’humanité, son « histoire » avec les vampires, pour reprendre l’expression de Riora s’expliquaient un peu par ce qu’il avait vu. Il se passa les mains dans les cheveux. Les armes et armures utilisée pendant cette bataille étaient caractéristiques.
Et si je te disais que je suis très, très âgée ?
Elle devait avoir nettement plus de mille ans. Plus de mille ans, peut-être réduits à une succession de batailles comme celle du rêve. Pourquoi lui aurait-elle donné une chance, à lui, si elle craignait qu’il ne se transforme en monstre, comme ses ennemis de jadis ?
Allait-il faire de ses peurs une réalité, maintenant qu’il avait bu son sang ?